[DIGITAL Business Africa] – Le Luxembourg accueille la réunion annuelle du réseau Fratel, un cadre de coopération entre les régulateurs des télécommunications de l’espace francophone, du 8 au 10 octobre 2025. L’édition 2025, organisée à l’initiative conjointe de l’Institut Luxembourgeois de Régulation (ILR) et de l’Arcep France, met en lumière un thème d’actualité brûlante : « Grands acteurs internationaux du numérique : quels impacts au niveau local ? ».
Une session stratégique avec Google, Meta, Amazon…
Dès le 8 octobre, les dirigeants des autorités membres de Fratel échangeront avec des représentants des grandes plateformes numériques : Google, Meta, Amazon (sous réserve de confirmation) ; sur leurs pratiques, leurs modèles économiques et leur influence sur les écosystèmes numériques nationaux.
Cette première session est suivie d’une réunion stratégique interne, puis d’un dîner officiel réunissant les responsables des agences de régulation membres.
La souveraineté numérique au cœur des échanges
La journée du 9 octobre s’ouvre avec une cérémonie inaugurale, suivie d’une première table ronde dédiée à la coopération internationale face à la puissance des géants du Net. Le constat est clair : les acteurs mondiaux, souvent sans implantation locale, échappent à l’influence des régulateurs nationaux. Cela crée une dépendance structurelle et complique la mise en œuvre de régulations efficaces, tout en limitant les choix du consommateur.
Un accent sera mis sur la nécessité de solutions concertées à l’échelle internationale, afin de restaurer un équilibre dans les rapports entre États, citoyens et plateformes globales.
IA générative : entre promesses et menaces
La deuxième table ronde, prévue dans l’après-midi, porte sur l’essor fulgurant des services basés sur l’intelligence artificielle générative. Alors que les GAFAM et autres grands acteurs disposent d’un avantage compétitif majeur (accès au cloud, à la donnée, à la puissance de calcul…), les régulateurs veulent s’assurer que les citoyens et les entreprises locales puissent bénéficier équitablement des apports de l’IA.
Sujets abordés :
- Ouverture de l’Internet face à la concentration technologique,
- Risques de captation de l’accès à l’information par les IA,
- Nécessité de régulations supranationales (ex. l’approche européenne avec l’AI Act).
Numérique durable : quel avenir pour l’Afrique ?
Le 10 octobre, la troisième table ronde s’intéressera à la durabilité environnementale du numérique. Si le digital peut contribuer à la transition verte, son empreinte écologique ne cesse de croître : consommation d’énergie, d’eau, épuisement des ressources, production de déchets électroniques.
Pour les pays africains, où les arbitrages énergétiques sont critiques, cette réflexion est essentielle. Il sera question d’identifier des leviers d’action pour les régulateurs africains, dans le but de concilier développement numérique et objectifs climatiques.
Une réunion stratégique pour les régulateurs africains
Les régulateurs francophones africains, membres actifs de Fratel (ART Cameroun, ARPCE Congo, ARCEP Bénin, etc.), sont invités à participer activement à ces discussions, tant les enjeux de souveraineté, d’équité d’accès à l’IA, de lutte contre la concentration des données et d’impact environnemental touchent directement le continent. Le DG de l’ARPCE Congo, Louis-Marc Sakala, ancien président du Fratel, est d’ailleurs annoncé à cette rencontre/
La réunion sera aussi l’occasion d’adopter le rapport d’activité 2025, de renouveler le Comité de coordination 2026, et de lancer le plan d’action 2026, incluant des programmes techniques comme Regnum, iPRIS ou encore des travaux sur les constellations satellitaires.
Par Digital Business Africa