burkina-faso-109-millions-de-dollars-pour-les-projets-numeriques-en-2026

Written by: Isaac K. Kassouwi

En 2024, le budget prévisionnel était d’environ 30,4 milliards de FCFA pour 134 activités. Au 30 novembre 2025, le taux de réalisation de ces activités atteignait 78,05 %.

Le ministère de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques a prévu un budget de 61 milliards de francs CFA (109,4 millions de dollars) pour ses activités en 2026. Cette prévision budgétaire a été examinée et validée lors de la deuxième session ordinaire du Conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM), le lundi 29 décembre.

Le Plan de travail annuel (PTA) ainsi validé comprend 156 activités. Celles-ci concernent notamment le déploiement de 270 km de fibre optique, la poursuite de la couverture en réseaux mobiles et en connexion haut débit des 750 zones blanches identifiées, l’opérationnalisation des mini-datacenters, l’accompagnement de la dématérialisation de 100 procédures administratives, la réalisation des maisons du citoyen et le renforcement de la législation sur le numérique.

La prévision budgétaire pour 2026, estimée à 61 milliards de FCFA, double celle du PTA 2025 (environ 30,4 milliards de FCFA). En 2025, les réalisations ont notamment porté sur le déploiement des plateformes CIM et CIMEX dans plusieurs structures publiques, la délivrance de 338 agréments informatiques, l’extension du réseau national de fibre optique à plus de 11 292 km et la connexion de 88 nouveaux bâtiments au RESINA. Elles incluent aussi l’acquisition de cinq datacenters, le renforcement des compétences numériques de 169 jeunes filles, le recrutement et la formation de 214 agents IT, ainsi que le lancement des « Zama tchéy », ou maisons du citoyen, pour rapprocher les services postaux des populations.

Cette hausse budgétaire intervient dans un contexte où le gouvernement ambitionne de positionner le pays comme un leader africain de l’intégration des TIC dans des secteurs essentiels tels que l’administration publique, l’éducation, la santé, le commerce et l’agriculture. Les autorités misent également sur les technologies numériques pour accélérer le développement socio-économique. Douze chantiers prioritaires ont été identifiés pour accompagner cette vision à l’horizon 2030.

Pour le moment, le pays se classe 175e sur 193 selon l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) des Nations unies et affiche un score de 0,2895 sur 1, inférieur aux moyennes de la sous-région Afrique de l’Ouest (0,3957), de l’Afrique (0,4247) et du monde (0,6382).

 En matière de cybersécurité, le Burkina Faso se classe dans le troisième palier sur 5 de l’Indice global de cybersécurité de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Le pays s’en sort relativement bien en matière d’organisation, de cadre législatif et de coopération. Toutefois, il doit se renforcer dans les piliers de mesures techniques et de développement des capacités.

En ce qui concerne le réseau télécoms, le taux de couverture des services de téléphonie mobile (2G) est de 85 %, contre 64 % pour l’Internet 3G et 46 % pour l’Internet 4G, selon les sources officielles de 2024. Au total, 1 700 zones blanches ont été identifiées dans le pays, dont 183 ont été couvertes en 2022 et 138 en 2024, avec 750 prévues pour 2025. Les données de l’UIT montrent que le taux de pénétration de l’Internet était de 17% en 2023, contre 55,9 % pour la téléphonie mobile.

Isaac K. Kassouwi

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