Written by: Samira Njoya
À l’heure où les données orientent les politiques publiques et les décisions économiques, le Burundi veut garantir leur sécurité et leur valorisation. Une stratégie nationale pose désormais les bases d’une gouvernance efficace et souveraine des données.
Le Burundi a officiellement validé, la semaine dernière, sa première Stratégie nationale de gouvernance des données (SNGD). Ce document, co-piloté par la Commission économique pour l’Afrique (ECA) dans le cadre de l’initiative Data Governance in Africa, a pour objectif d’encadrer la collecte, la gestion, le partage et la valorisation des données produites par l’État, les entreprises et les citoyens.
La stratégie s’articule autour de sept piliers structurants : la gouvernance et le leadership, le cadre juridique et réglementaire, la gestion, l’accès et l’interopérabilité, les infrastructures et le partage, la sécurité et la protection des données personnelles, le développement des capacités et la culture de la donnée, ainsi que l’économie des données et l’innovation.
Concrètement, le pays s’engage à développer un cadre légal conforme aux standards internationaux, à moderniser ses infrastructures numériques, à promouvoir les compétences locales et à valoriser les données en tant que bien public. Le processus d’élaboration de la stratégie a réuni plus de 60 institutions nationales, issues du secteur public, privé, académique et de la société civile.
La validation de la SNGD s’inscrit dans la Vision nationale 2040–2060 du Burundi et dans la politique africaine des données promue par l’Union africaine. Après avoir adopté, en 2023, le Système général de diffusion des données amélioré (SGDD-a) du Fonds monétaire international, le pays réaffirme ainsi sa volonté de moderniser son système d’information et de renforcer la fiabilité de ses statistiques publiques.
La mise en œuvre de cette stratégie devrait permettre au Burundi de rendre son administration plus efficace, d’améliorer la transparence et la qualité des politiques publiques, tout en stimulant l’innovation numérique et la création d’emplois dans le secteur des données. Elle vise à terme à poser les bases d’une gouvernance des données inclusive et souveraine, indispensable pour attirer les investissements et renforcer la résilience numérique du pays.
Samira Njoya
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