[DIGITAL Business Africa] – 18 mois environ  avant les prochaines élections au Cameroun (municipales, législatives, préisidentielle). Pour assainir l’environnement virtuel qui réunit les jeunes camerounais, à savoir les réseaux sociaux et donc internet, l’association « Defy Hate Now » a organisé un séminaire du 27 au 28 mars 2024 à Yaoundé. Lequel séminaire a connu la participation des cadres de l’administration publique camerounaise, des boursiers (300) venus des dix régions du Cameroun, des experts en TIC, des journalistes, la société civile, les chercheurs et les universitaires.

Plusieurs ateliers ont meublé les travaux courant deux jours. Notamment celui intitulé : « L’autorégulation et la régulation des médias face au problème de désinformation au Camerou : Acteurs, challenge et perspectives ». Qui mieux que le ministère de la Communication, le Conseil national de la Communication (CNC) pour édifier l’assistance ? Denis Omgba Bomba, Chef de l’Observatoire des Médias et de l’Opinion Publique, au ministère de la Communication a souligné que les journalistes camerounais ont du mal à aller vers leur tutelle qui est le Mincom malgré que les portes leur sont ouvertes.

Le représentant du ministère de la Communication remarque également que plusieurs internautes camerounais, installés à l’intérieur du pays ou à l’extérieur auraient créé un ensemble de supports médiatiques qui font la promotion de la sécessions. Il a assuré à ce propos que l’ Etat travaille à traquer les auteurs de ces actes afin qu’ils soient traduits devant la justice. Cette mission est dévolue à la Direction de l’Ingénierie de la Communication, qui aidera justement à retrouver les individus, mais également les médias qui se livrent à ces actes.

Parlant de lutte contre la désinformation, Denis Omgba Bomba, trouve quand même le combat complexe parce que, dit-il, la vocation choisie par le gouvernement du Cameroun c’est la liberté d’expression.

« C’est un choix optionnel que le gouvernement du Cameroun a pris en 1990 et qu’il est souvent difficile, voire complexe, pour les acteurs de l’information, de vivre la très forte ingérence du ministère de la Communication dans le traitement de l’information », a-t-il confié.

Sur la loi de 1990, Denis Omgba Bomba trouve qu’elle est désuète et que le gouvernement camerounais travaille à y ajouter quelques amendements pour qu’on puisse séparer le bon grain de l’ivraie. Pour ainsi dire savoir qui est véritablement journaliste et qui ne l’est pas. Mais pour ceux qui le sont, pour l’heure, ils doivent jouer leur rôle à l’intérieur des rédactions, en ayant toujours recours aux sources de l’information.

Les principaux acteurs de l’information n’étaient pas seulement interpellés dans cette prise de parole, Denis Omgba Bomba, Chef de l’Observatoire des Médias et de l’Opinion publique au ministère de la Communication, a également attiré l’attention du Conseil national de la Communication quant à la nécessité d’une réforme de l’institution, qui est chargée de réguler la « médiasphère ».

Le directeur de la Communication du CNC, Alain Mbezele, a, quant à lui, annoncé qu’au Conseil national de la Communication, les internautes avec un nombre élevé de Followers estimé à 25 000 seront simplement assimilés à un média. Ils seront donc tous soumis à la même réglementation. Mais, il s’agit d’une question qui est encore en pourparlers, selon le directeur de la Comm’ du CNC.
Par ailleurs, Alain Mbezele en appelle à une forte implication de tous pour venir à bout des dangers de désinformation et des discours haineux.

« Si tout le monde faisait du fact-checking, si vous étiez plus nombreux encore à faire un excellent fact-checking, on aurait plus de problème. On n’aurait même pas besoin de régulateurs. Parce qu’en réalité, le problème fondamental pour la production d’une information, c’est la problématique de la vérification de ces informations », a-t-il  précisé. Non sans rappeler aux boursiers de la cohorte de Defy hate now que le travail de vérification des informations en ligne est extrêmement difficile. Pour être à la hauteur de la tâche, les fact-checkeurs, selon lui, doivent faire valoir leur talent d’enquêteurs pour qu’en fin la vérité ait le dessus sur les Fake.

Par Jean Materne Zambo